L'orge de printemps se caractérise par une saison de croissance plus courte et un potentiel de rendement en général inférieur. Le taux d'azote requis est souvent légèrement inférieur à celui de l'orge d'hiver.
Lorsque le stade de croissance 59 sur l'échelle de Zadoks est atteint, les cultures ont accumulé environ 165 kg d'azote par hectare. Pour l'orge de printemps, ce chiffre est de 130 kg/ha. Après l'émergence des épis, l'absorption d'azote est très limitée, car il est redirigé vers ces derniers où il contribue au développement des grains.
L'implantation précoce et rapide de l'orge de printemps est essentielle. C'est pourquoi un minimum de 60 % de l'azote requis doit être appliqué au moment de l'ensemencement. La quantité restante doit ensuite être appliquée au stade de 3 feuilles.
Phosphore
Le phosphore est considéré comme le nutriment le plus important après l'azote, en raison de son impact sur la croissance et le développement des plantes.
Une fois qu'elles ont dépassé le stade de deux à trois feuilles, les cultures commencent à puiser dans les ressources de phosphore du sol pour poursuivre la croissance du nombre de feuilles et de pousses. La disponibilité du sol en phosphate relève de nombreux facteurs, notamment le pH, la teneur en nutriments supplémentaires (comme l'aluminium, le fer et le calcium), la température et l'humidité du sol.
De nouvelles applications de phosphate disponible sont nécessaires pour éviter toute limitation de la croissance initiale des pousses. Deux étapes du développement des cultures d'orge d'hiver nécessitent une attention particulière. La première correspond à l'implantation initiale des cultures (stades de croissance 13 à 25 sur l'échelle de Zadoks) lorsque celles-ci croissent rapidement et développent des pousses et des racines. La seconde correspond au début de la croissance printanière (stades de croissance 25 à 30 sur l'échelle de Zadoks). 70 % du phosphate est absorbé pendant une période comprise entre les mois de mars et de mai. Par conséquent, des applications d'engrais phosphatés doivent répondre à cette demande.
D'après les essais, les applications printanières de phosphate augmentent le rendement. L'intégration d'applications foliaires de phosphate dans le programme de nutrition des cultures favorise également une amélioration de leur teneur en phosphate lorsque le sol n'offre qu'une disponibilité limitée. Cette démarche permet d'améliorer la croissance et le développement à l'automne et en début du printemps. Dans le cas de l'orge de printemps, des applications phosphatées lorsque les sols sont encore froids et limitent la disponibilité en phosphate, permettent d'éviter le ralentissement de la croissance et du développement précoces.
Soufre
Le soufre est également un nutriment indispensable à la croissance continue des jeunes pousses d'orge. La croissance des plantes repose sur des acides aminés à base de soufre à l'origine du développement de nombreuses protéines végétales.
Le soufre est mal transféré aux diverses parties de la plante, les jeunes pousses étant les premières à en souffrir. Pour surmonter ce problème, un apport continu sous forme d'applications fractionnées de soufre doit avoir lieu afin de satisfaire à la période de forte demande printanière. Le soufre peut également être fourni sous forme de solution foliaire pour corriger les carences passagères.
Les applications soufrées contribuent à l'augmentation du rendement.
Équilibre nutritionnel
Pour garantir des rendements d'orge fiables et cohérents, il est important de fournir des doses de nutriments équilibrées au cours de la période de demande optimale.
Une nutrition équilibrée doit également inclure des applications d'oligo-éléments aux taux et aux périodes appropriés. Les analyses en laboratoire et l'utilisation de l'application Check IT permettent de détecter les besoins en nutriments en fonction des conditions propres à chaque site.