Fractionner les apports pour optimiser la nutrition

Il a été observé que fractionner les apports en azote sur les cultures de pomme de terre favorisait le rendement, car la nutrition des cultures est mieux contrôlée. Voici tout ce qu'il faut savoir pour mettre en place cette technique.

Les apports d’azote

Lorsque la quantité d’azote qui doit être apportée est faible et que le reliquat (Ri - méthode Comifer) est élevé, apporter la dose totale à la plantation est une approche pertinente. 
Si par contre la dose est importante, le fractionnement de l’apport d’azote devient la technique à privilégier.

Les avantages du fractionnement

En fractionnant les apports d’azote, on observe des augmentations de rendements. 
Ils sont attribués à un meilleur contrôle de la nutrition qui maintient une couverture foliaire optimale pendant plus longtemps.

Deux types de fractionnement

  • 50 % à la plantation puis 50 % à la levée ou 2/3 à la plantation puis 1/3 à l’initiation des tubercules. 
  • Approche « pilotage – outil de diagnostic » : retenir 40 kg N/ha sur la dose totale prévue cet apport sera réalisé ou non selon le diagnostic de nutrition azotée réalisé grâce au Yara N-Tester dans la période 30 à 60 jours après levée, conformément à la méthode de pilotage mise au point avec Arvalis-Institut du Végétal. 

Par ailleurs, le fractionnement sera privilégié dans les sols filtrants afin d’éviter les pertes par lessivage des nitrates en cas de risque de forts épisodes pluvieux à la plantation.

La localisation à la plantation

La localisation de l’engrais à la plantation combinée ou non avec un apport de phosphore présente différents intérêts.  
Dans le cas de plantations en buttes, il convient de placer l’engrais environ 5 cm sous le plant et 5 à 10 cm sur le coté de la ligne de plantation.  
Dans le cas de plantations en billons, on privilégiera la répartition suivante : 25 % de l’apport sur les rangs latéraux et 50 % sur le rang central tout en veillant à un positionnement de 10 cm sous le rang et 10 cm latéralement afin d’éviter tout risque lié à la salinité de l’engrais apporté. 

La localisation, puisqu’elle incorpore dans le sol, demeure un moyen efficace de limiter les pertes d’azote par volatilisation ammoniacale pour les formes d’azote les plus sujettes à ce phénomène : solution azotée, urée ou sulfate d’ammoniaque. La précision de la fertilité azotée est meilleure et son impact environnemental est diminué.

D’autres voies alternatives pour le fractionnement

Le recours partiel aux apports par voie foliaire est possible 

La ferti-irrigation ou fertigation avec 1/3 de la dose apportée à la plantation puis 2/3 de la dose apportée régulièrement avec l’eau d’irrigation à partir de 80 % d’émergence.

Le choix des formes d’azote

Les deux formes d’azote les plus utilisées sur pomme de terre sont l’ammonitrate et la solution azotée. 

D’un point de vue agronomique, lors d’apports en couverture non incorporés au sol, la solution azotée peut subir des pertes par volatilisation ammoniacale qui dépendront du sol et des conditions climatiques au moment de l’apport. 
Ces pertes sont augmentées dans le cas d’un sol sec, d’absence de pluie, de conditions venteuses, de couvert peu développé et de pH élevé ou sol calcaire. 
Si la solution azotée est incorporée au sol (localisation, buttage) ou bénéficie de pluie après l’apport, ces pertes sont fortement réduites. 

La forme ammonitrate (YaraBela Extran 33.5 ou 27) est très peu soumise à ces pertes.