-
Solutions cultures
-
-
Qui sommes-nous ?
Agriculture durable
-
Impact de la température du sol sur le développement racinaire
Les feuilles (fanes) poussent à des températures comprises entre 7 et 30°C, mais leur croissance est optimale entre 20 et 25°C. Les températures optimales de croissance du stolon sont similaires. Le tubercule est l'extrémité tubérisée du stolon. Sa croissance est favorisée par les jours courts (photopériodes) et l'intervention d'hormones de croissance. Plus la température du sol est basse, plus l'initiation de tubercules est rapide et importante. La température optimale du sol pour la tubérisation se situe entre 15 et 20°C. Les stolons et les pousses de la plante seront alors courts.
L'initiation des tubercules est retardée en jours plus longs, ce qui favorise la croissance du stolon et du feuillage. Des températures plus élevées réduisent aussi la formation des tubercules. Les variétés plus tardives présentent une sensibilité plus élevée à l'allongement des jours ou à des températures plus hautes. La formation des tubercules est également favorisée par un faible taux d'azote et un taux élevé de saccharose dans la plante. Une fois formés, les tubercules poussent rapidement, atteignant une vitesse de croissance maximale de 1 400 kg/ha/jour dans les zones tempérées (figure 2).
La croissance de la culture peut être accélérée avec des tubercules germés, dont l'état physiologique à la plantation détermine l'augmentation du rendement. La température d'entreposage est essentielle pour contrôler le vieillissement physiologique : supérieure à 4°C, elle permet de lever la dormance des tubercules et favorise leur germination. C'est le nombre de degrés-jour à partir de la levée de la dormance qui détermine l'âge physiologique du tubercule à la plantation.
Pour atteindre le niveau de vieillissement visé avant la plantation, ce nombre dépend de la variété. Il peut être intéressant de planter des semences assez âgées s'il s'agit d'une variété précoce, ou lorsque la période de végétation est courte. Les tubercules dont le vieillissement n'est pas très avancé conviennent pour des périodes de végétation longues, quand on veut laisser la pomme de terre pousser pour atteindre un rendement maximum. A la plantation de semences germées, il faut contrôler le nombre de germes et leur longueur (2 cm maximum), pour garantir une croissance optimale suivant l'espacement des plants et éviter d'endommager les germes.
Les pommes de terres sont cultivées sur des sols très variés, du sable aux sols argileux, ayant des capacités de rétention d'eau très différentes. L'idéal est un sol bien structuré, assurant un bon drainage pour le développement des tubercules et une bonne aération des racines pour en minimiser les maladies. Les pommes de terre préfèrent un sol à pH compris entre 5,5 et 7,0 et une salinité faible. Mais en pratique, elles sont cultivées dans des sols dont le pH va de 4,5 a 8,5, ce qui a des conséquences sur la disponibilité de certains éléments nutritifs (figure 3). Il convient, si possible, de corriger les pH extrêmes.
Dans les sols acides, l'aluminium et autres métaux lourds toxiques, ainsi qu'une faible disponibilité en P ou Mo, peuvent nuire aux pommes de terre. Dans les sols alcalins (pH > 7,5), la disponibilité de certains éléments nutritifs, notamment du phosphore et des oligo-éléments, peut être insuffisante malgré leur présence en grande quantité dans le sol. Le chaulage peut corriger le niveau du pH, mais il faut épandre la chaux au moins 6 mois avant la plantation. Dans un sol au pH élevé, les pommes de terre sont plus sujettes à la gale commune.
Les pommes de terre sont généralement plantées en ligne avec buttage pour garantir un drainage et une aération de qualité, et ainsi créer les meilleures conditions de croissance. Le buttage augmente la température des sols froids, favorisant la germination et la croissance précoce. La reformation des buttes, pratiquée lors de l'épandage d’engrais entre les rangs, permet d'incorporer le fertilisant dans le sol autour du tubercule. Le buttage permet également de maximiser la couverture du tubercule pour prévenir le verdissement et lui assurer une forme et une taille harmonieuses tout en réduisant les risques de dommages.
Les pommes de terre ont des besoins élevés en eau : environ 25 mm/semaine lors de la croissance des tubercules. Il est donc bénéfique d'irriguer pour obtenir un rendement fort. La gestion de l'eau est capitale pour réduire les problèmes des tubercules : un taux d'humidité du sol suffisant dans les buttes lors de l'initiation du tubercule aide à prévenir l'apparition de la gale commune ; plus tard dans la saison, un taux d'humidité excessif autour du tubercule favorise l'apparition de la gale poudreuse ou de lenticelles.
Les changements de taux d'humidité du sol dans les buttes entraînent une croissance irrégulière des tubercules, leur malformation et leur éclatement. Même une variation de 10 % du taux d'humidité peut avoir des conséquences importantes. C'est pourquoi les goutteurs des systèmes d'irrigation doivent être placés au sommet de la butte. Pour maximiser l'efficacité de l'eau, il est également essentiel que le couvert végétal soit suffisant. Dans un climat chaud, la formation rapide d'un couvert minimise l'évaporation de l'eau à la surface du sol.
L'alternariose (Alternaria solani) et le mildiou (Phythophthora infestans) sont des maladies graves qui peuvent avoir des effets dévastateurs sur les cultures. L'alternariose touche principalement les variétés précoces et se propage de la feuille aux jeunes tubercules. Elle peut entraîner une défoliation sévère, mais si elles sont traitées correctement, les plantes peuvent échapper aux infestations.
Le mildiou se développe dans un environnement froid et humide, et s'il n'est pas traité il s'étend rapidement aux tubercules, entraînant un brunissement important et leur pourrissement. De nombreux virus de la mosaïque affectent aussi la croissance des feuilles de pommes de terre, entraînant une baisse du rendement. En contrôlant les pucerons et autres vecteurs, on peut en réduire les dommages. De plus, différents nématodes du sol et/ ou des racines des pommes de terre peuvent causer des dégâts considérables. Dans certains pays, il faut allonger la rotation des cultures pour minimiser les pertes.