Pour agir sur cette qualité, le producteur peut :
- Sélectionner la variété capable d'apporter le taux de matière sèche exigé,
- Récolter plus tôt pour éviter l'apparition de maladies et la détérioration des tubercules,
- S'assurer que les programmes de traitement contre le mildiou sont efficaces,
- Prendre des précautions à la récolte et pendant le tri pour minimiser le tallage et les endommagements.
La nutrition de la plante est également essentielle :
- L'azote favorise le développement foliaire et la croissance du tubercule, et maximise la production d'amidon,
- Le phosphate soutient la croissance du feuillage et du tubercule, et influe sur la teneur en amidon et sa qualité,
- La potasse maximise l'absorption de l'eau et la production de matière sèche. La forme de potasse utilisée peut réduire la sensibilité aux meurtrissures,
- Le calcium minimise le noircissement interne et le rhizoctone brun du tubercule,
- Le magnésium assure une forte capacité photosynthétique et une bonne croissance,
- Le bore aide à prévenir le noircissement interne et le brunissement enzymatique.
Aspect de la peau
Les pommes de terre de consommation doivent avoir une peau attrayante pour le consommateur, particulièrement lorsqu'elles sont vendues en vrac ou préemballées. Celles présentant des maladies de peau sont peu attrayantes et leur durée de stockage risque d'être réduite. Pour influer sur la qualité de la peau, on peut :
- Éviter les parcelles mal drainées ou à faible capacité de rétention d'eau,
- Sélectionner des plants de qualité moins sensibles aux maladies,
- Désinfecter les locaux de stockage des plants pour réduire le risque de propagation des maladies,
- Irriguer, pour prévenir ou minimiser les maladies telle que la gale commune,
- Récolter dans de bonnes conditions pour éviter les blessures et les dommages sanitaires.
La nutrition de la plante est, là encore, essentielle :
- Le calcium renforce la peau du tubercule, augmentant la résistance aux maladies (par exemple, le rhizoctone),
- Le bore, le magnésium et le manganèse réduisent l''infestation par la gale commune,
- Le zinc minimise le taux d'infestation par la gale poudreuse,
- Le soufre limite l'infestation par les gales et le craquellement de la peau.
Les questions de qualité ne s'arrêtent pas à l'arrachage. Dans la plupart des pays, les pommes de terre sont stockées pour assurer les livraisons toute l'année. Pour éviter des pertes pendant le stockage, une ventilation appropriée est essentielle, pour sécher les tubercules après l'arrachage et évacuer la chaleur, l'eau et le CO2 rejetés par la respiration des tubercules. La température de stockage adéquate dépend du marché visé :
- 2 à 4°C pour les tubercules destinés aux plants, pour en minimiser le pourrissement et contrôler leur vieillissement physiologique,
- 3 à 5°C pour les pommes de terre destinées à la consommation, pour limiter la perte de poids et maintenir le bon aspect des tubercules,
- 7 à 9°C pour les pommes de terre à frites et chips, pour minimiser la teneur en sucres réducteurs.
Ces derniers s'accumulent en dessous et au dessus de 9°C, et les variations dues à des hausses de température sont irréversibles. Pour influer sur la durée de conservation et la qualité à la cuisson, le producteur peut :
- Sélectionner la variété offrant les qualités de cuisson demandées par le marché,
- Planifier l'irrigation pour optimiser les caractéristiques qualitatives,
- Minimiser les endommagements lors de l'arrachage,
- Traiter pendant le stockage (fongicides, par exemple) pour diminuer les risques d'apparition des maladies,
- Contrôler la température de stockage.
La nutrition de la plante est encore une fois essentielle :
- La potasse réduit les risques de meurtrissure, de brunissement enzymatique et de noircissement après cuisson,
- Le calcium contribue à réduire les pourritures au stockage, en particulier l'Erwinia, et les maladies de la peau,
- Le bore et le magnésium peuvent réduire le brunissement enzymatique.