Les spécificités des sols dans lesquels sont cultivés les pieds de vigne ont une grande influence sur la qualité des grains de raisins produits, tout comme sa disponibilité en eau. Pour compenser des sols trop secs, l'irrigation est une solution.
Types de sol
La vigne est cultivée sur une large variété de sols : caillouteux, sableux ou argileux pouvant présenter une faible ou forte fertilité.
Les vignes en meilleure santé se développent sur des sols profonds et fertiles, permettant un développement racinaire jusqu’à 3m, 5 m ou plus. Cependant, la qualité du raisin pour des productions de vins plus traditionnelles est généralement meilleure sur des sols peu profonds, et donc moins fertiles. Sur ces sols plutôt pauvres, la croissance de la vigne est moins importante et la maturation commence plus tôt et dure plus longtemps. Par conséquent, ces conditions stressantes induisent des baies plus fermes, mieux équilibrés et le vin produit présente des arômes et des goûts plus soutenus. En général, il vaut mieux éviter des sols très argileux, très caillouteux, peu drainés et très alcalins. Le pH du sol est également très important ; la vigne tolère des pH entre 4,5 et 8,5.
Le pH du sol affecte la disponibilité des nutriments pour la vigne. En climat tempéré, les vignobles évoluant sur des sols dont le pH est au-delà de 7,3 sont sujet à la chlorose ferrique.
La disponibilité des nutriments dans le sol dépendent d’un large éventail de facteurs, comme la concentration et la quantité de ces nutriments dans le sol, la profondeur du développement racinaire, la fourniture en eau et les techniques culturales.
Gestion de l’eau
Un déficit en eau pendant la période de croissance provoque un flétrissement des feuilles ainsi que le développement d’une cuticule très épaisse sur les racines. Aux premiers signes de sécheresse, les jeunes feuilles se développant normalement rapidement deviennent plus sombres, identiques aux feuilles plus matures.
Le dépérissement terminal (les feuilles vrillent) est également un indicateur d’un stress hydrique. Une sécheresse ou une faible humidité durant la phase de grossissement de la grappe limiteront la taille des baies avec un effet direct sur le rendement et la qualité. Le rendement du raisin de cuve est largement influencé par la quantité d’eau disponible pour la croissance entre la floraison et la véraison. Ceci a été démontré lors d’essais en Espagne en testant différentes quantités d’eau.
L’irrigation permet également d’améliorer la qualité des vignes en maintenant une croissance active, particulièrement en climat sec.
Dans ce même essai espagnol, l’irrigation n’a aucun effet sur le °Baumé sur le raisin blanc mais le diminue sur le raisin rouge. Le pH du vin a également diminué, mais aucun effet sur la couleur n’a été observé. De récents essais réalisés par Yara Iberia ont montré des résultats similaires.
Cependant, il est important de ne pas fournir une quantité excessive d’eau qui aurait pour conséquence une perte de qualité. La gestion de l’hygrométrie du sol est essentielle. Un léger déficit hydrique au moment du mûrissement peut précipiter la maturation des grappes, limiter la croissance des jeunes pousses et réduire la taille des baies. Mais cela permet d’augmenter la teneur en sucre des baies et de booster la couleur du vin en améliorant la quantité d’anthocyanes.
En général, pour un maximum de productivité, un vignoble requiert 400-1350 mm de précipitation par an (soit 4000 à 13500 m3/ha/an) ; en fonction du climat, du sol, du cépage, etc. L’irrigation et la fertirrigation sont des pratiques de plus en plus communes dans beaucoup de pays, notamment dans les zones où l’eau est un facteur limitant à la croissance des vignes.
La gestion de l’eau dans le sol est déterminante de la bonne qualité des vins. Lorsque les sols sont trop secs, le rendement et la qualité sont pénalisés. De même un excès d’eau, surtout sur une période prolongée, provoque la mort du système racinaire, la restriction de la croissance de la vigne et un vin de moindre qualité.